mercredi 9 janvier 2019

Objet cherché - Pompidou - III

Nathalie Leleu. Bis repetita. Répliques, copies et reconstitutions dans le musée du 20e siècle

16 janvier 2019

La Bibliothèque Kandinsky du Musée national d’art moderne est heureuse de vous convier à la présentation de l’ouvrage de 

Nathalie Leleu, Bis repetita. Répliques, copies et reconstitutions dans le musée du 20e siècle (Bruxelles, Editions de la Lettre Volée) en présence de l’auteure et de l’artiste Alexis Guillier.

Le mercredi 16 janvier, à partir de 18h30

Bibliothèque Kandinsky
Centre Pompidou, Niveau 3
Entrée libre. RSVP obligatoire à l’adresse : reservation.bibliothequekandinsky@centrepompidou.fr



Parmi les chefs-d’œuvre des grands musées d’art moderne figurent des répliques, des copies ou des reconstitutions, toutes dérivées d’une œuvre originale qui, dans la plupart des cas, a été altérée, perdue ou détruite. Résurrections historiques, fictions institutionnalisées : les objets ambigus cités dans Bis repetita sont tous au service d’un désir de connaissance profonde, sans cesse reprise, sans cesse complétée, souvent grâce à un musée devenu producteur au même titre que conservateur. 

Cinq œuvres de Gino Severini, Piet Mondrian, El Lissitzky, Vladimir Tatline et Marcel Duchamp, rendent diversement compte de ce destin dans l'essai de Nathalie Leleu.

Entre les œuvres et les objets dont il est question dans Bis repetita, la réplique d'artiste de La danse du Pan-Pan à Monico, 1911-1912/1960 par Gino Severini, et la Maquette du Monument à la Troisième Internationale de Vladimir Tatline, 1919-1920/1979 sont conservés par le Musée national d'art moderne/ Centre de création industrielle.

L'existence avérée de répliques, de copies ou de reconstitutions au sein de collections d'art moderne internationales interroge les domaines du droit, de l’histoire de l'art, de la conservation-restauration aussi bien que les relations du musée avec les artistes, le marché et avec sa propre collection. Les répliques, copies et reconstitutions, tantôt œuvres tantôt documents, distendent les rapports entre originalité et authenticité, garants du statut et de la valeur de l'œuvre d'art comme unicum dans la galerie comme dans le musée. Il en a découlé des choix intellectuels, scientifiques et techniques, des comportements et des méthodologies variables auxquels les enquêtes de Bis repetitasont consacrées.

Ces artefacts, en tant qu’événements historiques, renseignent sans doute moins leur référent que les motivations et les desseins de leurs promoteurs – l'artiste, l’historien de l’art, le commissaire, le conservateur, etc. Répliques, copies et reconstitutions sont parfois nées pour des raisons distinctes de l’argument conceptuel ou esthétique mis en œuvre par leur auteur, et c’est dans la marge des théories artistiques que s’écrit leur histoire. Habitées par un genius loci, un « esprit du lieu » attaché à l’espace ouvert par l’œuvre originale, les copies et les reconstitutions peuvent être analysées en soi comme des espaces rhétoriques, et plus encore comme des figures anthropologiques de la constitution muséale.

Le Centre Pompidou, où Nathalie Leleu était employée au début de sa recherche, a été l'une des institutions à la fois sujets et objets de Bis repetita, grâce au croisement des sources de la Documentation des œuvres, des fonds de la Bibliothèque Kandinsky et des archives administratives du Centre Pompidou autour de la production des objets, leur exposition, leur gestion, leur réception, leur fortune critique et parfois leur éclipse.

A cette occasion Nathalie Leleu invite l'artiste et chercheur Alexis Guillier à intervenir sur le terrain de Bis repetita. En écho à l'essai et dans le prolongement de son projet Artless autour de la disparition des œuvres ainsi que de son enquête en cours sur les enquêtes, Alexis Guillier proposera une intervention basée sur l'idée des archives et de la bibliothèque comme lieux du crime.

Nathalie Leleu a été chargée d’étude et de réalisation culturelle au Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, et chargée de mission sur les collections et le patrimoine du Musée national Picasso-Paris. Elle enseigne la gestion des collections en Master 2 à l’université Sorbonne Paris IV et à l’université Paris Sorbonne Abu Dhabi. Elle est auteure de textes et de notices en art contemporain, muséologie et histoire culturelle de l'objet d'art (www.nathalieleleu.info).

Alexis Guillier se consacre à des performances, des films, textes ou installations, qui sont des montages narratifs, nés d’investigations (documentaires et de terrain) dans l’histoire collective et les histoires individuelles. Ses projets parlent de la circulation des images et des productions culturelles, de leurs échos et leurs récurrences, de la formation des imaginaires, des interactions entre les actions personnelles et les Histoires souvent nationales, sous un angle tant esthétique qu’anthropologique. Ils l'entraînent de la falsification à la déformation et la disparition des œuvres, d’un accident de tournage aux vaisseaux fantômes, ou encore à gravir la géante Notre-Dame de France.

Alexis Guillier est diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure d'Arts de Paris-Cergy. L'artiste a notamment donné des performances ou participé à des expositions à l'Institut pour la photographie - Lille, au centre d'art image/imatge - Orthez, au plateau - Frac Ile-de-France, au Palais de Tokyo, au SeMA - Séoul, aux Laboratoires d'Aubervilliers, à l'Onde - Vélizy-Villacoublay, au cneai =, au MAC/VAL, au BAL, à Bétonsalon, à la Fondation Ricard, etc. En 2018/2019, il débute un doctorat de recherche et de création en art RADIAN (ComUE Normandie Université).

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