jeudi 23 novembre 2017

Actualités Décembre 2017

#52 - Art Numérique




















Robert Delafosse à Troyes


vues de l'exposition : 


















- Rappel : Cycle Cnap/BK, Anael Lejeune. La théorie à l'oeuvre. L'art conceptuel américain, 24 novembre 2017

Le Centre national des arts plastiques (Cnap) et la Bibliothèque Kandinsky du Musée national d'art moderne/CCI, Centre Pompidou sont heureux de vous inviter à la rencontre avec Anaël Lejeune auteur de l’ouvrage : « La théorie à l’œuvre. L’art conceptuel américain » paru aux éditions (SIC).

Vendredi 24 novembre 2017 à 18h30
Bibliothèque Kandinsky
Centre Pompidou
Niveau 3
sur réservation


Anaël Lejeune présentera ce livre portant sur les rapports entre pratique et théorie artistiques dans le contexte de l’art conceptuel américain (ca. 1965-1975). Son analyse interroge notamment les outils théoriques mis en place par les artistes ou empruntés à d'autres champs de savoirs aux fins de la création artistique. L’ouvrage envisage ainsi l'influence exercée sur ces créateurs par divers textes européens – et particulièrement français – du champ des sciences humaines dans les années 1960 et 1970. Y sont étudiées des modalités, proposées par les artistes, d’interprétation et d’usage de ces outils et concepts théoriques ou philosophiques en fonction de leurs propres préoccupations. Or ces outils et concepts ont subi des inflexions, des transformations, voire d’inévitables malentendus en raison du contexte américain au sein duquel ils ont été reçus. D’où l’attention portée à la composition du paysage culturel et intellectuel américain afin d’identifier certains des traits qui, au niveau artistique, culturel, philosophique ou autres, ont pu contribuer à la réception de certains aspects de la théorie continentale et en infléchir ou en modifier la compréhension.

Anaël Lejeune reviendra sur cet aspect de ses recherches à partir de l’évocation de deux dessins de Mel Bochner et de Douglas Huebler.



Anaël Lejeune enseigne l’histoire de l’art et la théorie des arts à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (Belgique). Ses recherches portent principalement sur l’art américain d’après-Guerre. Son précédent ouvrage intitulé Perspective et géométral. Problématisation de la sculpture aux Etats-Unis (1966-1973) est paru aux Presses du réel en 2015.

Ce livre a été réalisé avec le soutien à l’édition du Cnap.

(SIC) éditions, collection Continental Rift
Conception graphique : Charles Mazé et Coline Sunier
ISBN : 978-2-93-066715-7

 




« Séquences » 


Ce mois-ci, l’exposition à la Fondation des Etats Unis conjugue le travail de deux plasticiennes, Carol-Ann Braun et Diane de Cicco. Toutes deux ont pour point de départ un texte, qu’il s’agisse d’un poème en combinatoire ou du langage génétique pris comme « prétexte » à une expression plastique.

Carol-Ann Braun interprète un poème de Blake Leland intitulé « Sonnet Sequence ». Le texte agence plusieurs mots simples : everything, nothing, happens, changes, how, since, when, where, but... et évoque, non sans ironie, le disque rayé de notre condition. A chaque strophe correspond un point de vue différent sur une sculpture en cours de construction. Carol-Ann Braun étale ainsi dans le temps, au fil des phrases du poème, la perception de différentes facettes d’un même objet.

Diane de Cicco associe différents éléments qui s’inspirent de formes biologiques pour mettre en lumière la plasticité de l’être. C’est une manière d’exprimer, voire d’élargir, la notion d’épigénétique qui comble la brèche entre l’inné et l’acquis. L’artiste puise dans son passé de biologiste moléculaire pour prendre position et faire écho à la phrase du chercheur Jacques Testart selon laquelle « L’analyse moléculaire de l’homme a montré que la science n’a rien à dire sur l’humain. » L’ADN n’est que le texte d’une pièce de théâtre qu’il nous faut interpréter.

Fondation des Etats-Unis
15 boulevard Jourdan, 75014
Lun-Ven 10h-12h30 et 14h30-18h ou sur RV

RER B / T3A : Cité Universitaire
Bus 21, 67 : Porte de Gentilly

mercredi 22 novembre 2017

Léonard à la loupe numérique

"Salvatore Mundi"
courtesy Christie's
Bien, tout le monde en parle... on a trouvé et ressuscité un nouveau Léonard de Vinci, un Salvatore Mundi, pourquoi pas, après tout... vendu 500 millions de dollars... pourquoi pas après tout... selon certaines sources, en temps partagé à deux musées sur une défiscalisation attribuée à deux fonds d'investissements... pourquoi pas, après tout. C'est la loi fiscale des œuvres d'art. Selon le New York Times (7/12/2017), le tableau est la propriété du groupe financier d'un prince saoudien, investisseur immobilier et non-collectionneur. Il sera présenté au Louvre Abu Dhabi. Fort bien. Tout le monde est au courant. Mais maintenant, si on regardait le tableau pour ce qu'il est. 





le tableau avant restauration
attribué à Bernardino Luini
C'est dire une œuvre sur bois, nettoyée et remise aux normes de nos connaissances historiques sur la peinture du XVe siècle et du génie  Léonard. L'histoire du tableau est connu, peinte sans doute pour Louis XII de France, elle traverse la Manche par le mariage de Mariette  Marie de France avec Charles Ier d'Angleterre, la peinture passe entre différentes collections, avant d'être vendu aux enchères en 1763. En 1900 elle réapparait étant attribué à Bernardino Luini (1480-1532), un suiveur de Léonard... couverte de repeints par une restauration de la fin du XIXe siècle. Au XXIe siècle, la restauration scientifique les retire entièrement revenant à la peinture détruite sous jacente et abimée par de longues balafres verticales,  le globe transparent a disparu...
en cours de restauration,
capture d'écran 
de la video diffusée par The Guardian
courtesy Christie's
Version de Marco D'Oggiana
Courtauld Londres
















Dans la version de Marco d'Oggiona (1475-1530) toujours d'après Leonard de Vinci, le globe terrestre n'est pas transparent mais bien opaque et porte la croix sur son pôle nord, suivant l'iconographie catholique. Evidemment la version ressuscitée ne peut en être que l'original affirment les défenseurs de l'authenticité de la peinture. D'autant que cela signe son identification: Leonard tellement versé dans les sciences était bien sur le seul à pouvoir en donner une version de pure optique : un globe de cristal. 

Mais alors pourquoi le globe ressemble-t-il à un effet "loupe", "zoomy" comme on trouve tant sur les applications d'images, qui se fait en glissant la souris sur l'image ?

Parce que le restaurateur autant que le faussaire travaille avec les informations de son temps, celui du XXIe siècle avec un savoir tout aussi daté que celui du restaurateur du début du XXe siècle, bien que différent. Et leur représentation de la couleur et des symboles d'une autre époque se fait autant à travers leurs sensibilités qu'au travers de leurs connaissances scientifiques différentes à 100 ans d'écart.
Effet loupe zoomy
Or l'information utilisée et ici redonnée est bien d'essence numérique. Elle contient, met sous capsule la conception numérique que nous avons de la couleur et non plus une conception analogique de celle-ci.

Le restaurateur doit se projeter dans le passé avec ses couleurs, ses représentations pour pouvoir travailler.  Comme le faussaire d'ailleurs ; quand on regarde les fameux faux Vermeer de Hans Van Meergeren, qui les vendit à Goering pendant la seconde guerre mondiale, on est saisit par leurs factures néo-classiques années 30, tant celle du dessin que celle de la couleur et on comprend (ou pas) comment les conservateurs et autres spécialistes de Vermeer on put se faire piéger... Parcequ'ils ne regardaient pas Vermeer... Ils regardaient leurs représentations de Vermeer, leurs fantasmes (datés) de sa peinture.
détail

faux Vermeer
faux Vermeer


Un Rembrandt numérique
composé en 2016
Ce "Salvatore Mundi" de Vinci est un pur fantasme du XXIe siècle, une projection.
Nous découvrons que sans que nous le voulions (ou sans que nous n'en soyons conscient) de nouvelles représentations de la couleur et du temps s'imposent à nous, par la technologie. Que cette œuvre de Vinci ait été (contre)faite à la main importe peu, elle est de même nature que celle totalement programmée d'un "pseudo-Rembrandt" en 2016. Leur colorisation est fondée sur la translucidité de l'écran, son rétro-éclairage et les calques successifs, par une colorimétrie spectrale.

Le temps est "couleur", ou de la question de l'abstraction.























mardi 14 novembre 2017

#54 - Gilles Drouin



#54 - Carrés Composés

Gilles Drouin
exposition « carrés composés »

Vernissage mercredi 22 novembre de 18h à 21h
Exposition du 23 novembre au 2 décembre 2017
ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h

5 rue des Immeubles-Industriels
75011 PARIS

Gilles Drouin s’intéresse à l’exploration du rectangle et de ses possibilités. Chaque œuvre est une réflexion sur un agencement possible de rectangles et de carrés. Les tableaux sont composés d’une trame de carrés sur lesquels sont placés des rectangles, positionnés par rapport au centre des carrés. Les rectangles s’entrecroisent de façon aléatoire et évoluent dans l’espace sur cette base construite, générant ainsi un effet de mouvement rotatif.
Gilles Drouin a recours à une palette réduite de couleurs. L’application de couches multiples pousse ces couleurs vers le noir, sans y arriver tout à fait. Enfin la composition est parfois soutenue par le traitement d’un jaune franc qui réveille ce camaïeu de couleurs froides.La ligne est utilisée ici et là pour suggérer le contour d’un cube ou simplement comme ligne de force dans la composition. Sur certaines toiles, la ligne permet de donner un rythme, une dynamique à la composition. Sur d’autres, elle complète une structure ou suggère une forme. Il n’y a pas d’opposition entre la couleur et la ligne. Les œuvres présentées ici sont toutes de format carré. Ceci donne une cohérence à l’exposition et met en valeur les choix esthétiques de l’artiste.



















samedi 11 novembre 2017

Décès de Trevor Bell (1930-2017)

Le peintre britannique Trevor Bell, connu pour son usage de grand dégradé de couleurs, membre de l'Ecole de St-Ives (Cornouaille) est décédé.

Image de l'exposition Trevor Bell issu de son site officiel
Museum of Fine Arts -Orlando Florida 2013
Son oeuvre peu connu en France est une synthèse d'art expressionniste abstrait et d'art construit. D'abord par périodes successives, années 50 expressionniste abstrait, année 60-70 minimaliste, et depuis les années 90 pratiquant une peinture synthèse de ces styles avec des châssis déformés issu du minimalisme et tachés "aléatoirement".
Primé lors de la Première Biennale de Paris de 1959, il fut professeur depuis 1975 aux USA à l'université de Floride, il revient vivre ses dernières années en Cornouaille où il décède à 87 ans, le 3 novembre dernier.


vers 1955

Thrust 1968

Cantilever 1970
Blue radial 1985

Larger 2012
Bird  2016