jeudi 2 février 2017

#38 - Mohammed Aksouh








#38 

Mohammed Aksouh



Vernissage mercredi 8 février 

de 18h à 21h

Exposition du 9 au 18 février 2017

La nacre de l’être

Étagements incertains de façades et terrasses, labyrinthes de ruelles au long desquelles la lumière, largement réfléchie en échos, s’imprègne des couleurs des murs au passage qu’elle frôle, entassement à contre-jour d’objets indéfi- nis dont elle avive les arêtes, tramant au ras du sol une géométrie secrète de filets d’ombre et de clarté : la peinture d’Aksouh jamais n’identifie les lieux qu’elle se trouve comme involontairement accueillir. 

Elle fait approcher plutôt le nuage soyeux qui les irrigue tous, la buée solaire que le regard, sans l’apercevoir, ne cesse de traverser. 

Elle l’incite à remonter le flux qui colore et décolore les choses, tour à tour les fait surgir et les annule, donne à distinguer de biais le voile irisé, le halo d’opale dans lequel elles apparaissent et qui, en elles absorbé, dissout, jusque-là disparaît. 

En son fond, une écume de nacre semble demeurer ouverte, au plus loin, sur elle-même. 

Tout l’être du monde, fragile condensation de vibrations, houle d’ondes immobiles, n’est dans les fenêtres d’Aksouh qu’un état inconstant, un précipité furtif, un instant de la lumière.

Michel-Georges Bernard