Otto Freundlich 1878-1943,
Pionnier de l’abstraction, acteur des
avant-gardes.
Fils d’entrepreneurs juifs poméraniens, Otto
Freundlich, abandonne ses études de philosophie à Berlin, étudie la sculpture à
Munich et arrive une première fois à Paris en 1907. Il y rejoint les Allemands
de l’Ecole de Paris et vit au Bâteau Lavoir; dans l’atelier voisin, Picasso
peint les Demoiselles d’Avignon.
Malgré la camaraderie qui le lie au peintre catalan, Freundlich n’adhère pas à
l’esthétique cubiste. Pionnier de l’abstraction au même titre que Kandinsky et
Kupka, il peint une Composition abstraite
dès 1911. Durant la première guerre, muté au service sanitaire des cuirassés
allemands, il apporte son énergie créatrice aux groupes dadaïstes de Berlin,
Cologne et Bonn. Passeur infatigable entre l’Allemagne et Paris de 1918 à 1933,
il opère la synthèse entre un langage venu du symbolisme où formes géométriques
et biomorphiques coexistent. Lorsque les nazis prennent le pouvoir, il émigre à
Paris où il fréquente les groupes de l’abstraction « construite », Cercle et Carré, puis Abstraction-Création
et le premier Salon des Réalités
Nouvelles en 1939. En 1937, deux sculptures de Otto Freundlich ont été
exposées à l’exposition de l’Art dégénéré à Munich: le Nouvel Homme, que les nazis choisissent pour illustrer la
couverture du catalogue, et la Petite
Tête. Il passe la guerre dans les camps d’internement. En mars 1943, à
Drancy, il monte dans le train vers un camp d’extermination de Pologne, Lüblin-Maidanek
ou, selon Serge Klarsfeld, Sobibor. Toute trace de lui disparaît. L’Arbre de Jessé, son dernier dessin, est son testament.
Otto Freundlich. Ecole de Paris. Bâteau Lavoir.
Pablo Picasso. Vassily Kandinsky. Frantisek Kupka.
Cercle et Carré. Abstraction-Création. Art dégénéré. Drancy. Lüblin-Maïdanek. Sobibor. Serge
Klarsfeld.