dimanche 7 avril 2019

Et Nathalie Obadia refait le match...

A la manière d'un entraîneur d'équipe de rugby français, la galeriste et professeure de Science Po (d'analyse du marché international de l'art contemporain), Nathalie Obadia tire les conclusions d'un match douloureux et perdu dans le Figaro du 20 mars 2019 à l'occasion de la sortie de son ouvrage "Géopolitique de l'art" aux éditions du Cavalier Bleu. Elle refait le match. Elle y analyse les causes de la décadence  de la place de Paris, s'interroge sur la domination culturelle américaine et occidentale des valeurs "d'un art libre", la montée en puissance de la Chine et met en avant l'échec cuisant de l'artiste chinois Zeng Fanzhi soutenu par Pinault, abandonné par la Chine. Selon elle, la France a perdu "toute hégémonie sur le marché de l'art". Seul Soulages est encore présent dans des ventes new yorkaises, pour les autres artistes français vivants, c'est la débandade. La raison en est sans doute d'avoir mis en avant "un art trop conceptuel avec des vidéos et des installations" alors que triomphe l'Allemagne qui avec la Documenta de Kassel et la Foire de Cologne" a su trouver, elle, les moyens de mettre en avant ses grands artistes ambassadeurs "Baselitz, Kippenberger ou Richter", de les placer dans les plus grandes galeries du moment "Gagosian, David Zwirner ou Taddeus Ropac", à la manière de "Rauschenberg et Jasper Johns pour l'Amérique ou David Hockney pour l'Angleterre qui ont porté l'image de ces pays." Elle constate alors amère que "le Musée d'art moderne et le Centre Pompidou s'intéressent si peu à nos artistes vivants français qui engendrent moins de succès d'entrées que les étrangers." (sic). Et elle met en cause encore Pinault pour avoir présenté un "Rébus" de Rauschenberg - au lieu d'un artiste français - lors de l'exposition "Passions privées" (1995) sous la direction de Suzanne Pagé  et ainsi "d'avoir encore loupé l'occasion de revenir sur la scène internationale" (resic). "A travers ces grands musées, c'est le dynamisme de la scène culturelle de notre pays qui est jugé." affirme-t-elle.

Alors, comme dirait l'autre après chaque match, on a vu de jolies choses à la fin de la première mi-temps et puis après on fait trop de fautes de mains, on se met à la faute, on recule, l'arbitre nous pénalise, le temps est maussade, le vent contraire, on rate, etc... etc... et la France a encore perdu son "Soft-Power" (sic).

in Beatrice de Rochebouet, Nathalie Obadia, "L'art est une boussole des relations entre Etats" in Le Figaro le 20 mars 2019 p18.

Sinon à ArtParis , l'art cinétique faisait sont retour et les "anciennes" des RN étaient mises en valeur, Vera Molnar, Anna-Eva Bergman, Pierrette Bloch, ou Judith Reigl ... dont les ateliers ont été comme vidés et mis à l'encan !