dimanche 24 mars 2019

Fin de Partie...

1982 la reine de NY
Fin de Partie ...

Pour ceux, qui ont connu les années 1980, la galerie Mary Boone (du nom de sa propriétaire) de New York est légendaire, croissance fulgurante, argent rapide et médiatisation outrancière des artistes néo-expressionnistes américains que les traders s'arrachent pour accrocher à leurs murs et être hype. En 1980, a à peine trente ans la "Queen de Soho" (surnom donné par le New York) Mary Boone avait fait ou avait participé à faire émerger toute la scène new-yorkaise des années Reagan : David Salle, Julian Schnabel, Eric Fischl, Ross Bleckner, Jean-Michel Basquiat, Barbara Kruger, Georg Baselitz, Brice Marden, et organiser des expositions muséales Francis Picabia, Agnes Martin, Dan Flavin, Joseph Beuys... ou découvert Peter Saul, Ai Weiwei et ... Jeff Koons  qui avait 24 ans, elle le présente alors à Charles Saatchi... 
en 1979 ! On connait la suite, on connait moins le début. En 1977, installant sa galerie dans l'immeuble de Leo Castelli à Soho,  celui-ci devient son parrain de métier autour de Julian Schnabel qu'elle a découvert mais partageant à 50/5O leurs commissions. En vraie louve de l'art (et de Wall Street) elle instaure un système rodé de pré-achat et de réservation pour les œuvres. Elle épouse puis divorce de Michael Werner, le galeriste allemand de Baselitz, Lüpertz, Penck... Après le crack des années 1990, elle reconnaissait avoir cherché l'argent et la gloire, entre drogues et alcool, faisant exploser les prix des œuvres. Les toiles qu'elle avait vendues, perdent alors 70% de leurs valeurs du jour au lendemain. La crise financière de 1990 avait éteint la lumière dit-elle. Elle rebondit et ouvre alors sa galerie sur la 5e avenue, puis à Chelsea. La crise de 2007 la rattrape à nouveau. Elle ne paye plus ses impôts, elle achète trop d'Hermès, de Vuitton, de bijoux, 300 paires de chaussures qu'elle fait payer en notes de frais. Aujourd'hui âgée de 67 ans, elle est condamnée à trente mois de prison ferme pour fraude fiscale, et ferme sa galerie.
Reste d'elle un portrait par Basquiat : une Joconde outrageusement maquillée de rouge à lèvres et à l'œil poché !