mardi 16 mars 2021

Fin du marché de l'art....

Plusieurs signes venus des Etats-Unis semblent montrer une fin annoncée et/ou passagère du marché de l'art dans ses fulgurances désastreuses, parce qu'il y a mieux et beaucoup plus rentable pour les joueurs.

- D'abord la vente, par des traders à des traders,  d'images numériques (5000 assemblées en une) d'un certain Beeple pour 69,3 millions de dollars, (pourquoi pas 69 ou 70 ? chiffre rond c'est en fait le seul mystère !) image dont le prix de référence était de 100 dollars, l'opération interbancaire, le contrat, étant certifiée par la technologie du NFT (Non Fungible Token ou jeton numérique infalsifiable), technique de la blockchain libellée en Ethereum, une crypto monnaie concurrente des fameux Bitcoins. 

- La valeur totale des bitcoins atteignaient la semaine passée le billion (1 milliard de milliards), pour ce que d'aucuns décrivent comme une formidable chaine de Ponzi...  quand le marché de l'art atteignait 50 milliards.

- Une carte à jouer représentant un joueur de football américain a été vendue au prix de 1,3 millions de dollars, toujours avec la même technologie NFT. Le reste de la collection du Championnat de Football Américain,  (c'est un genre  de Panini de chez nous), que collectionnent les enfants américains devrait suivre à la hausse pour faire une jolie bulle espérée au moins aussi grosse que précédemment. 

- La ligue de basketball  américaine quant à elle propose l'achat de clips concernant les joueurs permettant de se constituer une collection virtuelle de clips comme un album Panani classique mais sur votre ordi, qu'on peut échanger et revendre. "J'ai deux clips contre un calot..."  aurait pu dire  P'tit Gibus dans une autre époque.

- Une compagnie chinoise propose elle des baskets virtuelles pour l'année du bœuf toujours a payer en bitcoin... coin coin dit le canard...


L'idée derrière toutes ces aventures technologiques de la revente et de la certification c'est de supprimer les faux... par une certification certifiée infalsifiable, dont l'unique question esthétique n'est plus la relation avec un objet , mais seulement de produire une transaction, du chiffre ou un gros chiffre dans un marché à risque et à terme. On peut se demander où va être le plaisir du marché de l'art, dans un tel contexte, si il n'y a plus de faux, parasite et aiguillon du plaisir  qui est donné par la définition même du connaisseur ?

En attendant on avait à Paris à Drouot une vente de Bitcoins saisis par Bercy, dont les potentiels acheteurs pouvaient avoir à rembourser les saisis dans l'attente d'un jugement à venir pour fraude des ex-propriétaires. Inutile de préciser qu'il est dorénavant totalement inutile de passer par le marché de l'art classique pour blanchir des francs... 
Oui je sais les francs c'étaient y'a longtemps, longtemps... 
C'est çà, vous avez compris !  
                                                                                           "O tempora ! O mores !"


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