La Galerie Lahumière à Paris présente du 6 Octobre au 30 Décembre 2011 une rétrospective de Vásárhelyi Győző… plus connu sous le nom de Victor Vasarely. Il fut une des figures les plus célèbres des années 1960 et 1970, dont les images à la fois abstraites et pop étaient accrochées en poster dans les bureaux ou les chambres adolescentes, affichées au dos des panneaux publicitaires Decaux en carrés de couleurs primaires, ou formaient le logo du Centre Pompidou et celui rénové de Renault … Vasarely évoque irrésistiblement l’esthétique moderniste du président Pompidou et de Madame, de l’antichambre du bureau de l’Elysée par Agam… En 1988, dans le catalogue pour la dernière exposition de Victor Vasarely à la galerie Lahumière, il est écrit… « le moment semble venu, de faire une rétrospective critique de son œuvre ». En effet cette renommée, que les moins de 20 ans ne peuvent connaître, semble faire obstacle à un regard sur l’ensemble de la vie de ce peintre polymorphe dont l’oeuvre couvre un siècle entre sa naissance en Hongrie en 1906 et son décès à Paris en 1997. L’œuvre de Vasarely n’a toujours pas fait l’objet d’une rétrospective dans une grande institution parisienne.
La Galerie Lahumière a donc tenté de combler ce vide en présentant sur les trois étages de sa galerie des toiles de Vasarely qui illustrent les cinq périodes cardinales de l’artiste après 1948, année où il participe au Salon des Réalités Nouvelles dont il fut un des membres auprès d’Auguste Herbin.
Né en 1906 en Hongrie, Vásárhelyi Győző fut l’élève de Bortnyik au Muhely (le Bauhaus hongrois) de Budapest. Il y apprend à trouver des solutions pour aller « au-delà du tableau » dans les tendances géométrico-abstraites que le Bauhaus et ses différents émules adaptaient à tous les secteurs de l’art : abstraction et design. Installé à Paris dans les années 30, il débute comme graphiste pour les agences de publicité dont Havas pour lesquelles, en 1940 il effectue son premier travail majeur « Zebra », un zèbre peint en « trames anglaises »… système qu’il réutilisera dans les années 1970 pour le portrait du Président Pompidou accroché dans le Hall de Beaubourg.
Le Président Pompidou au Centre... |
Inventeur de l’art cinétique dans les années 50, il développe, dans un premier temps, un travail en noir et blanc qui va devenir l’« Op’Art » par la suite ; art optique qui joue des illusions et semble directement inspiré par la tradition moderne, des cercles chromatiques de Johannes Itten, des recherches de Josef Albers autant que des différents enseignements sur la couleur des écoles d’art d’Europe centrale.
Des œuvres comme Bellatrix (1957) porte les germes de cette évolution : par un léger déplacement et une coupure en haut et en bas des cercles il se crée une certaine illusion d’optique. Les œuvres Belle-Isle, Meaux et Tampico, inspirées de Belle-Île en Bretagne, témoignent de ces tentatives nées selon le peintre de l’observation des galets sur la plage, pour rendre visible une certaine déformation.
Bellatrix 1957/1960 Tempera sur Carton 67 X 90 cm |
À partir des années soixante, il développe son propre alphabet plastique qu’il appelle aussi « folklore planétaire ». Cet alphabet, placé sous l’influence d’Auguste Herbin, (comme l’indique ses « Notes Brutes » de 1973), lui permet de décomposer l’image en de multiples pièces géométriques régulières, aussi appelé « unité plastique ». Chacune des pièces de ce puzzle pouvait être enlevée et remise à un autre endroit de la composition. Une série de multiples et de sculptures furent ainsi créés à partir de ce système de grandes compositions architecturales telles que celles de la Cité Universitaire de Caracas, de l’école pédagogique de Essen, ou la fresque de la gare Montparnasse à Paris. Ce principe devait avoir aussi de nombreuses applications dans le design.
Le champ du tableau est peint à la manière du « all-over » bord à bord. Il n’a plus de parties privilégiées, fond et forme, plus de haut et de bas ni droite ni gauche (voir Majus 1967/68). Prolongeant ainsi les compositions antérieures signées en haut et en bas. Vasarely s’adresse par ces compositions à tous les spectateurs de la même façon et renonce à tout savoir culturel : ses œuvres peuvent être immédiatement appréhendées et comprises par le plus grand nombre. L’oeuvre de Vasarely va dès lors s’intégrer à une culture populaire et urbaine.
Le champ du tableau est peint à la manière du « all-over » bord à bord. Il n’a plus de parties privilégiées, fond et forme, plus de haut et de bas ni droite ni gauche (voir Majus 1967/68). Prolongeant ainsi les compositions antérieures signées en haut et en bas. Vasarely s’adresse par ces compositions à tous les spectateurs de la même façon et renonce à tout savoir culturel : ses œuvres peuvent être immédiatement appréhendées et comprises par le plus grand nombre. L’oeuvre de Vasarely va dès lors s’intégrer à une culture populaire et urbaine.
"Gestalt-ville" 1969 Acrylique sur toile 153 x 200 cm |
Toute la richesse de son œuvre est rendue vraiment visible à partir du moment où il commence à travailler avec la couleur. Il crée ainsi des sphères, (voir Cheyt-rond 1970), où surtout la couleur suggère au spectateur la troisième dimension. Mais aussi les œuvres de la série « Gestalt », comme dans la « Gestalt-Ville de 1969 », montrent à travers la couleur la possibilité du réversible, la forme peut-être lue et ressentie alternativement en positif ou en négatif.
"Santorin" 1952/1958 Huile sur toile 195 x130 cm |
Poursuivant sans relâche l’application de ses théories cinétiques, les adaptant à des situations plastiques et formelles différentes, Vasarely étend son travail sur plus de 50 ans. Il influence de nombreux artistes des générations suivantes dont son fils Yvaral, mais aussi Daniel Buren (ses vitraux et ses cabanes) et de nombreux artistes numériques. L’exposition présente donc un regard sur les tableaux des périodes « Denfert », « Belle-Isle », « Gordes-Cristal », les « photographismes », les « folklore-planétaires » et les « permutations », et nous livre le cheminement de la pensée de l’artiste au-delà des clichés.
Un catalogue préfacé par Arnauld Pierre parait à l’occasion de cette exposition à La Galerie Lahumière 17, rue du Parc Royal.75003 Paris.
("Longsor","Gestallt-ville", "Bellatrix", "Santorin" courtesy Galerie Lahumière)
("Longsor","Gestallt-ville", "Bellatrix", "Santorin" courtesy Galerie Lahumière)
En complément la galerie Pascal Lansberg, 36 rue de Seine 75006 présente une sélection d’œuvres de l’artiste du 7 octobre au 19 Novembre 2011.
Jacques Maistre (RN 2011) expose à partir du 7 au 30 octobre 2011 au Château des Tourelles au Plessis Trévise (94420) ses sculptures en acier martelé.
Vanina Lange (RN 2011) présente du 6 octobre 2011 au 6 janvier 2012 à L’Atelier Martel, 3 rue Martel 75010 Paris sur Rendez-vous une installation in situ intitulée : Une longueur sans largeur. Travail sur les limites de la sculpture et de sa monstration, puisqu'il n’y a de texte de présentation ou de dossier de presse, mise à part son carton d’invitation qui est sa démarche pour cette expo. Seule à être dans ces murs avec la clé. Ni bois, ni ciment, ni silicone juste une longueur sans largeur. Il faut aller voir pour savoir.
Enfin voici des photos du travail de Sandrine Mathieu et Christian Martinache visible au Centre Culturel Auguste-Dobel Médiathèque Aragon 9 rue Philidor 75020 Paris jusqu’au 30 septembre 2011.