Alors que la foire de Bâle s'ouvre en habit traditionnel de banquier, avec fanfare, yodel et culottes de peau, trois articles parfaitement identiques apparaissent dans l'Express, le Point et La Croix, ce qui est normal puisqu'il reprennent in-extenso un communiqué de l'AFP (14/06/2018 15:14:40 - Bâle (Suisse) (AFP) - © 2018 AFP) assez sévère .
En effet la foire de Bâle n'apporte rien de nouveau et tout le monde s'en aperçoit : même galeries, même artistes d'année en année. Et le rapport annuel commandé à UBS (Union des Banques Suisses) note bien que le marché mondial d'art et d'antiquités atteint 54 milliards d'euros... mais observe aussi que les "petits poissons" eux meurent.
Les chiffres sont clairs : le nombre de galeries dans le monde régressent. En 2007, il y avait 5 nouvelles galeries pour une qui fermait, aujourd'hui c'est 2 qui ferment pour une qui ouvre.
Coût des loyers dans les beaux quartiers, vente en berne sont les raisons évoquées. La crise dont se plaignent les galeries atteint même les plus fameuses, qui voient fondre leurs marges entre coût de transport et prix de location des stands de foire où elle réalise 46% de leurs chiffres d'affaire.
Et last but not least, les prix records des salles de ventes font fuir les nouveaux collectionneurs...
et c'est la foire de Bâle qui le dit !!!!!!
Selon Marc Spiegler, directeur Art Basel, peu des 209 galeries présentes sur la Foire sont en bonne santé. Quand à Clare McAndrew, spécialiste de l'économie de l'art et rédactrice du rapport d'UBS, elle avoue que sans solution - et elle n'en voit pas - , c'est toute l'infrastructure qui est menacée d'éboulement.
Sans nouveaux artistes, ni nouveaux collectionneurs, le système se contracte et s'auto-phage inexorablement, se consumant en prix astronomiques, abandonnant les galeries de moyenne gamme et les nouveaux artistes au web.