Nous avons la tristesse de vous annoncer le décès de
Roland Orépük
le Mardi 28 Novembre 2023.
Les Réalités Nouvelles présentent toutes leurs condoléances
à sa compagne, sa famille et à ses amis.
Peintre, graphiste, membre du comité des Réalités Nouvelles à Paris, fondateur et commissaire de la Biennale Internationale d'Art Non Objectif de Pont-de-Claix, dans la métropole grenobloise, dont il avait fait le centre mondial d'un réseau ayant Kiev, Sydney ou encore Athènes pour “satellites” (mais pas que...), Roland Orepük est mort ce matin, à l'heure où pluie et soleil se confondent encore...
On retrouve ici son lumineux sourire lors du vernissage de l'exposition "Collection partagée" (20 mai – 12 septembre 2016) au Musée Hébert de La Tronche, qui proposait une sélection des principales acquisitions d'un groupe d'amateurs d'art contemporain baptisé "La Pelle à gâteau".
Roland avait non seulement su créer une œuvre, mais également – et c'est suffisamment remarquable pour être remarqué - faire de sa vie une œuvre d'art à l'aune d'une générosité qui n'avait d'égale que sa bonté.
Requiescat in pace.
Philippe Gonnet
Eloge prononcé lors de l'enterrement de l'ami Roland, par Philippe Gonnet très proche de Roland et Sonia.
Nous voici donc rassemblés ici pour dire
Adieu à notre ami Roland.
Adieu, un mot terrible, si terrible d’ailleurs que Roland préférait l’écrire en deux mots, à Dieu !
Sans doute faut-il voir là le sens profond de son œuvre peint, qui aboutit progressivement à un jaune radical, incandescent, mystique.
Ce fut le jaune Orépük, un peu comme il y eut, hier, le bleu Klein.
Mais plus que d’une couleur, il s’agissait en l’espèce d’une lumière, une lumière qui l’habitait, une lumière qui le transcendait, une lumière qu’il transmettait.
Roland s’employait à éclairer son univers, essayait de l’illuminer.
Mais il s’agissait bien d’un univers universel – si vous m’autorisez ce pléonasme… –, comme en témoignent les innombrables messages de sympathie, à destination de sa famille comme de ses amis, qui ont déferlé des cinq continents sur les réseaux sociaux depuis la semaine dernière.
Car nous connaissions l’homme, l’ami et le peintre ; il y avait aussi l’organisateur, le curateur, le passeur.
Un commissaire d’expositions aimé, estimé et respecté dans le monde entier,
d’abord parce qu’il privilégiait ce qui lui paraissait intéressant, plutôt que ce qui lui plaisait ;
ensuite parce qu’il n’hésitait pas à mettre en avant de jeunes talents prometteurs, à qui il mettait un point d’honneur à donner une première chance ;
enfin parce qu’il aimait à s’aventurer aux marges mêmes de son univers, quitte à faire hurler un peu les puristes et autres professionnels de la profession.
Du groupe Radical – dont Jacques Mercier, dit Mad, parlerait bien mieux que moi… – aux Réalités Nouvelles, le Salon fondé à Paris au sortir de la Seconde Guerre mondiale par les plus grands, et dont il fut l’une des figures tutélaires jusqu’à sa maladie, Roland était en effet, d’abord et avant tout, ce passeur de talents, ce passeur d’humanité.
Jusqu’à créer en 2011 la Biennale internationale d’art non-objectif de Pont-de-Claix, dont la septième édition vient de fermer ses portes aux Moulins de Villancourt. Et nous nous souviendrons longtemps de son vernissage !
Il restera comme cet artiste engagé et humaniste, bon et exigeant, simple et généreux.
En cela – comme en beaucoup d’autres choses –, Roland était un magicien.
Qui aurait en effet dit, en 2011, que Pont-de-Claix deviendrait, en moins d’une décennie, non pas le centre du monde, mais bien le centre d’un monde – ce qui est peut-être plus intéressant… –, un monde qui a Sydney, Kiev, Athènes, Istanbul et d’autres, bien d’autres sur d’autres continents, comme « satellites » ?
En cela, Roland Orépük aura triplement réussi sa vie :
en réalisant une œuvre – ce qui n’est pas rien –
en ayant fait de sa vie une œuvre d’art – ce qui est beaucoup plus rare –
en laissant, en nous laissant enfin une manifestation de renommée mondiale en héritage.
Chapeau, mon Ami !
Là où tu es, continue d’avoir la bonté de nous éclairer…
Nous, nous ne verrons plus jamais le jaune tout à fait de la même façon…
