#26 - Fois deuxCaroline Culand-Cassel Loredana Rancatore Vernissage le mercredi 1er juin de 18h à 21h 2 - 11 juin 2016
Entre l'oeuvre de Loredana Rancatore et celle de Caroline Cassel, c'est comme si la sculpture et la peinture en se rencontrant échangeaient leurs propriétés. Les sculptures de Loredana posent en quelque sorte des questions de peinture : tension forte au sein d'un cadre, matière portant comme la trace d'un mouvement comparable à celui de la touche. Dans les premières œuvres d'ardoise, le volume tend à l'intériorité, comme un espace du dedans qui se trouverait transposé en surface. Les formes géométriques fondamentales sont complexifiées par un travail de texture, d'une matière crénelée, stratifiée, assemblée à partir de brisures d'ardoise. Les toiles de Caroline Cassel rejoignent ces dernières par leur relative épure, leur caractère minimal, le jeu entre surface et profondeur, montré et caché qui naît du pli, du recouvrement et du repenti. L'artiste a réalisé cette série de toiles à partir de deux contraintes, l'une morphologique : les formes employées sont déduites - c'est Michael Fried qui parlait de "structure déductive" à propos de Frank Stella - et l'autre chromatique. L'abstraction possède ici une dimension concrète, ce n'est pas la géométrie pythagorico-platonicienne qui descend du ciel pur des Idées, mais une "géométrie incertaine", où l'on sent la main de l'homme, où les formes se mêlent et se rencontrent, chaque geste étant l'occasion d'une possible occultation des précédents, partielle ou totale.
(extrait d'un texte de Boris Monneau, A bras le corps)
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