Actualités Bissière
Roger Bissière
La part de l’Autre
O lado do Outro
La Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva
Praça das amoreiras, 56 1250-020 Lisbonne – Portugal
+351 213 880 044 fasvs@fasvs.pt
Mardi à dimanche | 10H00-18H00
Fermé lundi et jours feriés
La Fondation Arpad Szenes-Vieira da Silva accueille le travail d’un ami du couple, le peintre Roger Bissière (1886-1964). Celui-ci les rencontre en 1932 alors qu’ils se sont inscrits dans l’atelier de fresque qu’il vient de créer à l’Académie Ranson à Paris. Pédagogue dévoué, il devient rapidement un ami de Vieira da Silva et d’Arpad Szenes avec lesquels il partage une connivence artistique et amicale mais aussi le soutien d’une même galerie, celle de Jeanne Bucher à Paris. Au cours des décennies 50 et 60, Bissière s’impose comme l’un des peintres les plus importants de la Seconde École de Paris. Un ensemble restreint mais significatif de son travail, de nature intime, peut être vu à la Fondation entre le
19 mai et le 11 septembre 2022.
Entre 1962 et 1964, au cours des deux dernières années de sa vie, Roger Bissière (né en 1886) peint son « Journal en images » composé de plus de 152 petits tableaux datés du jour de leur réalisation qu’il dédie à sa femme. Surnommée Mousse, elle a d'abord été son modèle puis le sujet de sa peinture enfin, au milieu des années quarante, elle participe à la fabrique en cousant et brodant ses tentures faites de tissus appliqués. Elle meurt brutalement le 13 octobre 1962.
Cette disparition laisse dévastée Roger Bissière qui va pourtant reprendre le chemin de l’atelier où elle devient l'objet et la raison d'être de cette série.
« Comme un pommier fait des pommes », le peintre saisit ses pinceaux et quelques feutres, installe une planchette de bois sur ses genoux et livre en image le quotidien qui l’entoure. Au cours de 780 journées, il peint ces petits formats datés au jour le jour. Il ne décrit pas le monde, il cherche à recréer la fraîcheur des bois, l’incandescence du feu, la légèreté d’une journée de printemps, la chaleur de l’été à midi dans le Lot ou l’obscurité de la nuit. Plongé dans cette nature et ce pays qu’il adore, c’est une vie végétative qu’il peint, une projection de lui-même en quête d’une communion spirituelle avec celui qui regarde. Il peint « pour être moins seul en ce monde misérable » et tendre la main par-delà l’espace et le temps aux autres hommes.
L’exposition conçue en étroite collaboration avec la famille de l’artiste présente une sélection d’œuvres pour une bonne part inédites de 47 de ces tableaux.
Cette exposition suit les deux expositions-rétrospectives qui viennent d'être consacrées à Louttre B, l'une dédiée aux peintures au musée de Limoges, l'autre aux gravures au centre d'art contemporain de Eysines-Bordeaux.
Louttre.B - Gravure |