Exposition du 17 au 26 mars 2022
Ouverture le mercredi 16 mars de 18h à 21h
Au pays des idées reçues, le domaine d'expression des Arts immobiles se limite aux strictes dimensions spatiales, tandis que les seuls Arts du mouvement auraient accès à la dimension temporelle.
De longue date pourtant, les peintres ont permis au temps de faire incursion dans leurs tableaux ; sa quasi-immobilité est mise en évidence dans le célèbre Jour de lenteur d'Yves Tanguy, son cheminement résolu au contraire dans les représentations de certains primitifs réunissant sur le territoire continu d'un même paysage les épisodes différents de la vie d'un bienheureux.
Mais même si elle ne le dénote pas explicitement, une oeuvre d'art fait foi de l'empreinte du temps, ce qui fait dire au philosophe et psychanalyste Daniel Sibony qu'elle est un "objet temps", un "évènement d'être".
L'irruption révolutionnaire, au début du 20e siècle, de la notion d'espace-temps a ouvert la voie aux évolutions technologiques qui structurent notre quotidien d'aujourd'hui.
Une sensibilité artistique plus intuitive et moins rigoureuse que les sciences dures peut voir dans cette confirmation de l'universelle courbure une invitation à interroger autrement le statut des apparences.