jeudi 6 octobre 2016

Galerie Lahumière nouvelle expo





Communiqué de presse

Exprimer, vibrer, construire 

Olle Baertling, Jean Dewasne, Georges Folmer, Jean Gorin, Jean Leppien, Alberto Magnelli, Victor Vasarely

Exposition du 13 octobre au 17 décembre 2016

Il pourrait paraître surprenant pour une galerie dévouée à l’art construit et à l’art concret, d’inaugurer son exposition de rentrée par un titre contenant trois verbes dont le premier « exprimer » est, on peut le dire, peu utilisé quand il s’agit de parler d’art abstrait géométrique. Pourtant on ne saurait gommer l’aspect expressif voulu par les artistes eux-mêmes, « la création est l’expression de toutes choses qui sont en nous » écrivit Auguste Herbin.

Après la seconde guerre mondiale en France, l’histoire de l’art abstrait s’est écrite principalement dans la presse à grands coups de diatribes pour ou contre, de manifestes, de tribunes partisanes. Au cours des années cinquante l’art abstrait se scinda en deux camps : les lyriques et les géométriques, ces derniers étant qualifiés de froids par opposition aux autres, un qualificatif dépréciatif pour une répartition commode aisément assimilée avec un vocabulaire explicite réservé à chacun ; les lyriques expriment, les géométriques construisent.

Désormais, avec le recul historique et critique qui est le nôtre, assorti de la multitude de moyens mis à notre disposition, notamment les archives et écrits de ces artistes, nous sommes en mesure d’appréhender différemment ce mouvement. À l’aune de cela il ne paraît plus scandaleux de dire d’un artiste ayant choisi comme langage la géométrie qu’il exprime son individualité ou encore qu’il veuille que son art vibre à l’unisson du rythme de l’univers. Cela n’est plus scandaleux puisque c’est ce qu’en disent ces artistes. L’aspect cosmique de Victor Vasarely, naturaliste de Jean Leppien, vibratoire d’Olle Baertling, florentin d’Alberto Magnelli, ou baroque de Jean Dewasne ne sauraient être ignorés.

On peut être un constructeur, un pur géométrique et vouloir exprimer, cela n'est pas antinomique, il suffit pour le vérifier de regarder les œuvres et de lire ces artistes. Cette exposition qui présente des œuvres de neuf artistes d’expressions et de générations différentes nous le montre, elle offre un vaste panorama d’une histoire de l’art abstrait géométrique. Néoplasticisme, très bien représenté dans l’exposition par les figures incontournables de Felix Del marle et de Jean Gorin, mais aussi Art Concret, Abstraction Création, Salon des Réalités Nouvelles, Atelier d’Art Abstrait créé par Jean Dewasne et Edgard Pillet, Groupe Espace, Groupe Mesure avec Georges Folmer, les neuf artistes exposés ont tous participé activement à chacun ou à plusieurs de ces mouvements unis par une même volonté ; celle de concourir, par leurs œuvres, à une modernité en construction.

Olle Baertling dans le nouveau centre de Stockholm, Edgard Pillet à Tours et dans de nombreux bâtiments publics en France et en Afrique, Vasarely à Montparnasse, Tel Aviv ou Caracas, Jean Dewasne à La Défense, Hanovre, Copenhague ou Rome, Emile Gilioli à Grenoble, sur le plateau des Glières etc., ces artistes ont inscrit leurs œuvres dans l’espace et dans des territoires, dépassant le fait individuel pour un mieux-être collectif.

Cette exposition éclaire une période historique qui peut nous permettre de nous interroger sur ce qu'il reste de cet esprit car, derrière elle, c'est l'idée de synthèse des arts qui transparaît. Outre les peintures et reliefs exposés, les différentes intégrations architecturales réalisées durant leurs carrières par ces artistes, témoignent de leur engagement dans le réel et la société. On peut tout à la fois exprimer, vibrer et construire. Il est heureux qu'autour de cela la Galerie Lahumière les ait rassemblés.

Céline Berchiche.


Press Release

Expressive, Vibrant, Constructive 

Olle Baertling, Jean Dewasne, Georges Folmer, Jean Gorin, Jean Leppien, Alberto Magnelli,
Victor Vasarely

Exhibition october 13th to december 17th 2016 

It might seem surprising for a gallery devoted to concrete art and art construit to launch its fall season with a show whose title contains three adjectives, the first of which, “expressive,” is rarely used—to say the least—when it comes to geometrical abstract art. Yet we should never forget the expressive dimension sought by the artists themselves: “Creativity is the expression of all that is within us,” wrote Auguste Herbin.

The history of abstract art in post-war France was largely shaped by the press through loud polemics for or against, through successive manifestos, and through partisan forums. During the 1950s abstract art split into two camps, lyrical and geometric, the latter being described as “cold” compared to the former. This pejorative label established a convenient, easily graspable division with a specific vocabulary for each side: expressive for lyrical artists, constructive for geometric artists.

Today, however, historical and critical hindsight, combined with the many resources now available—notably the artists’ own archives and writings—enable us to see the movement in a different light. From this angle it no longer appears scandalous to assert that artists who chose the geometric idiom were expressing their individuality or were striving for a vibrant art that resonated with the universe. It’s no longer scandalous because that’s exactly what the artists themselves said. The cosmic side of Victor Vasarely, the naturalist quality of Jean Leppien, the vibrant dimension of Olle Baertling, the Florentine feel of Alberto Magnelli, and the baroque twist to Jean Dewasne can no longer be overlooked.

One can be a constructive, purely geometric artist yet still be expressive; there is no contradiction, as a glance at the artists’ work and writings will confirm. This show, featuring the work of nine artists of different temperaments and generations, demonstrates as much. It provides a broad panorama of a history of geometric abstract art. Neoplasticism is well represented through works by key artists Felix Del Marle and Jean Gorin, as is the concrete art movement and groups such as Abstraction Création, Salon des Réalités Nouvelles, Atelier d’Art Abstrait (founded by Jean Dewasne and Edgard Pillet), Groupe Espace, and Groupe Mesure (through Georges Folmer). The nine artists on show all actively participated in one or several of these trends, all united by the same desire to contribute, through their artworks, to the ongoing construction of Modernism.

They sought to transcend individuality, attaining collective well-being by inscribing their works into the public sphere and local places—Baertling in Stockholm’s new city center, Pillet at Tours and in many public buildings in France and Africa, Vasarely at Montparnasse (Paris), Tel Aviv, and Caracas, Dewasne at La Défense (Paris), Hanover, Copenhagen, and Rome, Emile Gilioli in Grenoble and on the Plateau des Glières, and so on.

This exhibition sheds light on a historic period that prompts us to ask what remains of this spirit, in so far as there emerges, from behind it, the idea of a synthesis of the arts. In addition to the paintings and reliefs on show, the various architectural projects done by these artists during their careers testify to their commitment to reality and to society. It is indeed possible to be expressive, vibrant, and constructive at the same. Fortunately, Galerie Lahumière now shows us how that approach unites them all.



Céline Berchiche

17, rue du Parc Royal F-75003 Paris – Membre du C.G.A.
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