dimanche 10 avril 2016

#23 AP Pola Carmen / Sophie Lavine

#23

Pola Carmen / Sophie Lavine

Vernissage le mercredi 13 avril de 18h à 21h
14 - 23 avril 2016







Devant les oeuvres de Pola Carmen 
(Pola Carmen à gauche)


Devant les oeuvres de Sophie Lavine 
(S.Lavine à gauche, P.Carmen à droite)






Le travail de Pola Carmen et Sophie Lavine naît dans ce que l’on pourrait appeler le « biologique » de leur démarche. Leurs peintures sont certainement différentes mais elles ont un point commun majeur, la répétition d’un geste qui devient forme et qui fonde l’œuvre dans sa continuité.

Ainsi l’on peut voir au premier abord la recherche d’une écriture singulière, comme une signature qui donnerait à chaque production une identité repérable par l’identique, le conforme à un signe sans cesse répété. Une forme que l’on pourrait résumer à un trait empâté, presque boursouflé, qui s’accroche par joints et recouvrements chez Sophie Lavine et un tissage de traits tendus, griffures même, qui chercherait presque à retrouver la nature du support originel chez Pola Carmen. Toutes les deux auraient défini une forme qui deviendrait l’espace de leur action dans une répétition permanente, dans une recherche métaphysique de la peinture, avec le choix du plan et l’orthogonalité comme espace abstrait.

Pourtant, nous sentons bien que chacune des peintures, entre excès et retrait, construit une zone sensible d’appréhension visuelle et tactile toujours différente. Toute anomalie, toute différence singulière, devient une déviation par rapport à un modèle. Ce qui fonde la diversité et la recherche de leurs travaux, serait ces anomalies sauvages, « immaîtrisables » car inclassables, non-reproductibles de tableaux en tableaux.

C’est cette expérience de l’anomalie qui fait le regard devant leurs œuvres. Il ne s’agit pas seulement de regarder avec le plaisir rétinien de la couleur mais d’entrer dans les méandres des décisions et des hasards qui font qu’il y a quelque chose qui se passe là, dans le tableau. La Peinture et l’artiste qui, jour après jour, produit ces signes-images comme une expérience personnelle de sa propre vie.