Le directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, Nicolas Bourriaud, a été licencié apprend-t-on dans un communiqué du Ministère de La Culture jeudi 2 Juillet par Fleur Pellerin.
Commissaire d'exposition, co-directeur du Palais de Tokyo de 2000 à 2006, Nicolas Bourriaud était remis en question (depuis plusieurs mois) par les équipes pédagogiques et les étudiants dans des problématiques de privations d'espaces et de sponsoring dans l'Ecole des Beaux-Arts (défilés de modes qui font fermer l'école !!!).
Le prochain directeur devra régler les problèmes de gouvernance, budget et pédagogie , ouverture à une plus grande diversité sociale des étudiants, maintenir le rayonnement de l'Ecole à l'international, intensifier la collaboration avec les autres écoles d'art françaises et ... faire converger le patrimoine de l'école avec la création contemporaine....
Pour l'instant un seul candidat semble être déclaré (assez maladroitement selon le Canard Enchainé) l'historien de l'art Eric de Chassey, actuel directeur de la Villa Médicis, bien que d'autres noms puissent être envisagés comme ceux de Jérôme Sans (ancien co-directeur du Palais de Tokyo), Jean de Loisy (actuel directeur du Palais de Tokyo) ou encore d'Alain Seban, énarque et polytechnicien, Conseil d'Etat, ancien directeur de Beaubourg, .... dans le jeu de chaises institutionnelles, Beaubourg, Tokyo, Ecole des Beaux-Arts, ... et Institut National du Patrimoine...
Enfin si vous souhaitez être candidat dépôt des dossiers avant le 21 Juillet... mais il faut peut-être mieux être énarque !
Mise à jour du 4 Juillet : les réactions s'enchaînent Mediapart, les Inrocks, le blog d'E.Lebovici....faisant part de leur stupéfaction mais des documents "remontent " comme la lettre de cadrage de l'ENSBA par Aurélie Fillipetti à Didier Migaud Premier Président de la Cour des Comptes du 3 février 2014 qui propose de rationaliser l'ENSBA : comprendre couper des crédits, réduire les coûts et mutualiser les coûts incompressibles, on peut y lire : ...
"L'ENSBA et l'ENSAD ont rejoint le PRES Paris-Sciences et Lettres (PSL) avec le
Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD), le conservatoire national
supérieur de musique et de danse (CNSMD) de Paris et l'École nationale supérieure des
métiers de l'image et du son dite FEMIS. Ces cinq établissements sont regroupés au sein de
l'association Arts et Recherche depuis juillet 2012 et participent, à l'exception de la FEMIS
qui n'est pas encore inscrite dans le cursus du LMD, à un doctorat expérimental fondé sur la
pratique, Sciences-Arts-Création et Recherche (SACRe) en collaboration avec l'école
doctorale de l'École normale supérieure (ENS).
Au-delà de ce rapprochement pour des troisièmes cycles, cette association, si elle
était animée plus activement, pourrait favoriser des coopérations plus importantes. À terme,
nous souhaitons que soit étudiée la possibilité de mutualiser des fonctions et notamment les
fonctions de communication et d'édition. La direction générale de la création artistique
(DGCA) s'attachera à accompagner les projets de ces établissements dans ce sens." puis plus loin...
"Deux possibilités sont envisagées :
- explorer un dispositif de gestion plus unifié et mutualisé sur le site de Paris-Malaquais, entre
ses deux occupants actuels : l'ENSBA et l'École d'architecture Paris-Malaquais ;
- étudier le rapprochement des grandes écoles d'art et de design du Grand Paris dépendant de
l'État, pour constituer un ensemble qui mutualiserait les coûts de gestion et d'administration,
tout en donnant une plus grande visibilité nationale et internationale de l'excellence
pédagogique française dans le domaine de la création artistique."
4 - Les conditions de conservation et de valorisation des collections impliquent la prise
de mesures radicales. (...) Au regard des moyens
actuellement disponibles, une inspection sera prochainement diligentée pour faire des
propositions concernant la conservation des collections de l'ENSBA en tenant compte des
préconisations de la Cour, notamment par des rapprochements avec l'Institut national de
l'histoire de l'art (INHA), la Bibliothèque national de France (BNF), le musée du Louvre.
5 - La politique éditoriale et d'expositions
Ce poste budgétaire subira une baisse importante dans le budget 2014. Des projets
menés en partenariat avec d'autres établissements scientifiques et culturels du ministère
(INHA, Louvre, Centre Georges Pompidou, Palais de Tokyo) vont être proposés par la tutelle
à la direction de l'établissement, conformément aux recommandations de la Cour.
6- La gestion administrative de l'établissement public.
Le prochain directeur devrait donc être un "cost-killer", non ? Un réducteur de coût comme on dit sur BFM ou Stratégies... si l'on en croit cette lettre en tout cas pas un poète...