Markus Lupertz, le peintre et le doryphore
Abstraction ?
Vous avez dit Abstraction !
Moi j’ai dit Abstraction ?
Je vous assure mon cher Cousin, vous avez dit Abstraction !
“Peintre européen et homme de paix” comme il aime à se définir, Markus Lüpertz présente sa première rétrospective au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Palais de New York, jusqu’au 19 Juillet 2015.
Né en 1941, à Liberec en Bohême, (aujourd’hui en République Tchèque) dans une famille allemande de la “fameuse” minorité de la Tchécoslovaquie, les Sudétes, annexée au Reich par Hitler en 1938…Sa famille émigre en Bavière après la seconde guerre mondiale. Markus Lupertz rejoint Berlin en 1962, là il rencontre ce qui allait devenir “l’équipe de rêve” des peintres du miracle économique allemand : Baselitz, Penck, Immendorf … les nouveaux sauvages… le néo-expressionnisme allemand...
Réparti en 12 salles, la proposition de la commissaire Julia Garimorth entend démontrer que l'oeuvre de Markus Lüpertz est fondamentalement abstraite, pour ce faire elle opère une remontée dans le temps: partant de ses dernières oeuvres datées de 2014 pour remonter vers le début les années 60, à l’origine du monde lüpertzien, avec une toile emblématique un Donald Duck de pure abstraction qui clôt l’exposition.
L’abstraction s’arrête-t-elle avec la Wehrmacht ?
Les signes donnés ainsi par le peintre forment une énigme, un rébus qui constitue selon l’artiste l’abstraction de l’oeuvre. Toutes les interprétations sont licites. Il n’y a pas de bonne lecture du rébus, de l’énigme. Il n’y a pas d’illustration, pas de narration, seulement des signes qui, en tant que tels ne sont pas identifiables à un portrait par exemple. Ils peuvent être indiciels, donnés une trace, une vague indication, et trouvent une neutralité symbolique d’ objets “idéologiquement amorphes”, nous affirme le peintre. Les tableaux sont un moyen de transmettre de l’information certes, mais ils ne communiquent plus de contenu, comme le faisait autrefois une peinture d’histoire genre “ Napoléon à Eylau” de Gros. La peinture n’a plus à transmettre de contenu comme elle le faisait avant parce que d’autres médias le font ...l’internet par exemple… La peinture est devenue une histoire pour elle-même par elle-même. La peinture ne veut et ne peut parler que d’elle-même. La peinture est auto-citation de sa propre histoire, porteuse d’un passé que nous connaissons par bribes et d’un futur inconnu qui dessine un présent non pas fondé sur le nouveau mais sur l’individuel.
Lüpertz interprète la peinture, la joue, la chante. De son point de vue les formes abstraites sont épuisées. En les réinventant, en leur donnant une autre intensité, une autre temporalité, donc une autre forme, il crée quelque chose qu’il pense être radicalement nouveau. Paradoxe il faut à l’artiste revenir à ce qu’il sait déjà c’est à dire revenir à un futur, qui est une tradition. La peinture commence là et ici, quand le sujet est graphiquement abstrait à savoir là où il a été prémâché, là où il est poncif et dessin préparatoire. La peinture commence par l’utilisation d’une image préexistante. L’abstraction n’est alors pas opposé au figuratif.
“J’étais tellement possédé par l’abstraction que je ne ressentais pas l’abstrait comme opposé au figuratif, mais comme allant de soi autant qu’une table. Je voulais, dans l’abstraction de ma conscience, créer des correspondances figuratives, donc un concept abstrait-figuratif.” Markus Lûpertz
“Peintre européen et homme de paix” comme il aime à se définir, Markus Lüpertz présente sa première rétrospective au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Palais de New York, jusqu’au 19 Juillet 2015.
Né en 1941, à Liberec en Bohême, (aujourd’hui en République Tchèque) dans une famille allemande de la “fameuse” minorité de la Tchécoslovaquie, les Sudétes, annexée au Reich par Hitler en 1938…Sa famille émigre en Bavière après la seconde guerre mondiale. Markus Lupertz rejoint Berlin en 1962, là il rencontre ce qui allait devenir “l’équipe de rêve” des peintres du miracle économique allemand : Baselitz, Penck, Immendorf … les nouveaux sauvages… le néo-expressionnisme allemand...
Réparti en 12 salles, la proposition de la commissaire Julia Garimorth entend démontrer que l'oeuvre de Markus Lüpertz est fondamentalement abstraite, pour ce faire elle opère une remontée dans le temps: partant de ses dernières oeuvres datées de 2014 pour remonter vers le début les années 60, à l’origine du monde lüpertzien, avec une toile emblématique un Donald Duck de pure abstraction qui clôt l’exposition.
L’abstraction est une énigme
La première salle nous présente, un bronze la sculpture d’un visage régulier peint de taches vives. La sculpture est entourée de toiles qui ouvrent la série des “Arcadies 2013-2015”. Opérant par fragmentation de motifs classiques, Markus Lüpertz présente ici, un visage régulier, là un corps de dos qui évoque une académie de David, ici une baigneuse ou une Venus accoudée, là une barque, un élément de branche, un casque et un escargot qui ensemble forment un paysage mental, scindé, morcelé, maladroit que Markus Lüpertz définit comme l’Arcadie; ce lieu mythique de la mythologie grecque chanté par la poésie bucolique antique où bergers et poètes vivent en harmonie avec la nature. Par ce jeu de citations et de désignation il s’agit pour Markus Lüpertz d’interroger et d’explorer les rapports entre figuration et abstraction en poussant sa peinture à la limite. Il opère en jouant de la variation, le peintre explore le motif. La variation inscrit la forme - répétée fidèlement d’une toile à l’autre, jusqu’à l’utilisation du contretype et du monotype- non pas en désignation du signe “Académie d’Homme dite de Patrocle”, mais inscrite en forme plastique plus ou moins molle et un peu jaune qui est associée à la forme du nu ou au contrepoint de l’éllipse de l’escargot auquel répond la forme sinistre et gauche du casque vert feltgrau de la Wehrmarht…L’abstraction s’arrête-t-elle avec la Wehrmacht ?
Les signes donnés ainsi par le peintre forment une énigme, un rébus qui constitue selon l’artiste l’abstraction de l’oeuvre. Toutes les interprétations sont licites. Il n’y a pas de bonne lecture du rébus, de l’énigme. Il n’y a pas d’illustration, pas de narration, seulement des signes qui, en tant que tels ne sont pas identifiables à un portrait par exemple. Ils peuvent être indiciels, donnés une trace, une vague indication, et trouvent une neutralité symbolique d’ objets “idéologiquement amorphes”, nous affirme le peintre. Les tableaux sont un moyen de transmettre de l’information certes, mais ils ne communiquent plus de contenu, comme le faisait autrefois une peinture d’histoire genre “ Napoléon à Eylau” de Gros. La peinture n’a plus à transmettre de contenu comme elle le faisait avant parce que d’autres médias le font ...l’internet par exemple… La peinture est devenue une histoire pour elle-même par elle-même. La peinture ne veut et ne peut parler que d’elle-même. La peinture est auto-citation de sa propre histoire, porteuse d’un passé que nous connaissons par bribes et d’un futur inconnu qui dessine un présent non pas fondé sur le nouveau mais sur l’individuel.
Lüpertz interprète la peinture, la joue, la chante. De son point de vue les formes abstraites sont épuisées. En les réinventant, en leur donnant une autre intensité, une autre temporalité, donc une autre forme, il crée quelque chose qu’il pense être radicalement nouveau. Paradoxe il faut à l’artiste revenir à ce qu’il sait déjà c’est à dire revenir à un futur, qui est une tradition. La peinture commence là et ici, quand le sujet est graphiquement abstrait à savoir là où il a été prémâché, là où il est poncif et dessin préparatoire. La peinture commence par l’utilisation d’une image préexistante. L’abstraction n’est alors pas opposé au figuratif.
“J’étais tellement possédé par l’abstraction que je ne ressentais pas l’abstrait comme opposé au figuratif, mais comme allant de soi autant qu’une table. Je voulais, dans l’abstraction de ma conscience, créer des correspondances figuratives, donc un concept abstrait-figuratif.” Markus Lûpertz
Markus Lüpertz instaure une double lecture. De ce point de vue il n’est pas si éloigné des peintres des années 50 qui cherchaient à donner à la figuration les qualités de l’abstraction, comme avec Nicolas de Stael. Le degré d’abstraction d’une image naît d’un jeu ludique stimulé par des images peintes, lues et retranscrites, défigurées, analysées, décortiquées, à l’heure de la reproductabilité technique de l’image… encore Internet…
L’abstraction est une conscience
Cependant pour Markus Lüpertz le point fondamental de l’abstraction, c’est la définition qu’il en donne comme “d’une tare fondamentale de l’artiste”, de son "égocentrisme" qui lui fait ressentir la pression du pouce de haut en bas et qui le force à peindre. Le Toucher. Un toucher qui est proprement stupéfiant de qualité et d'invention d'empreintes. L’abstraction comme psychologie de la forme, proprement Gestalltiste et comportementale. A cette aune, la peinture rend visible le monde par le toucher, parce que l’oeil voit par la touche les temps et les mesures. La peinture est une pensée abstraite qui fait concevoir “des mondes et des intermondes” et fait ainsi échapper à l’ordre de la consommation du monde. Pourtant l’oeuvre que nous découvrons de toiles en toiles, naît de l’échec, de la frustration et de l’insatisfaction de l’artiste à achever une oeuvre l’autre à mesure que les réfèrences s’enchaînent dans les salles et sa vie.“Ce que je peins est une chaîne de choses. D’un travail naît le prochain. Un détail dans un tableau, par exemple une goutte qui coule, peut devenir le sujet principal du tableau suivant.” ML
Nus de dos, puis hommes sans femmes, Parsifal 1993-1994, Lüpertz tente une approche wagnérienne de la sensualité, la question fondamentale de la peinture selon lui, celle du toucher, de la présence immanente de la peinture dans la conscience.
“Il n’y a de tableaux qu’abstraits. Le tableau est un produit abstrait et ce n’est qu’à travers le spectateur qu’il raconte une histoire. “ nous rappelle l’Artiste.
Dans les années 90, il peint le thème de la guerre avec une interrogation goyesque sur la guerre de l’ex-Yougoslavie. Il reprend la composition-citation celle du Dos de Mayo de Goya, de l’éxècution de Maximilien par Manet, ou de Massacre en Corée de Picasso… composition poncif en "déjà vu" qui appelle votre mémoire à faire long feu !
La série suivante s’inspire de l’Adam et Eve des quatre saisons de Nicolas Poussin, dont il ne conserve qu’un bras droit (Eve) et un bras gauche (Adam), un pied peut-être… Toiles qui font écho à Rodin qui souhaitait faire dévaler ses sculptures du haut en bas des montagnes pour que tout le superflu s’en échappe par une mise en morceau.
La série des années 1985 possède une ampleur de pâte, un toucher assez allègre autour de la question du sourire mycénien des kouroï crétois. Primitif et moderne, ils sont assemblés en un étrange ballet dans de grandes compositions cubistes et post-modernes.
Cette allusion a un univers primitif trouve leur ampleur dans la série précédente Congo, qui joue des motifs ethniques et primitifs, semble être une rencontre de Courbet et de Derain autour de la figure d’Arlequin assis sur une chaise. Mais nous suggère une interrogation ne cherche-t-il pas à masquer le vide d’une proposition en la remplaçant par un costume de collage ?
La série précédente Peintures de Style 1977-78 est la période la plus abstraite puisqu’il renonce alors au motif par son alternance dans la composition, (en particulier le motif de la palette ), comme l’affirme le peintre “la forme est devenue le motif lui-même”, redoublant dans ses toiles les même signes qui étaient apparus dans la série des “Motifs Allemands”.
Les “Motifs Allemands” 1970-1976 sont liés a à l’histoire de l’Allemagne et de la seconde Guerre Mondiale, ou on retrouve des triomphes baroques d’uniformes de la Wehrmacht (casques, casquettes,...) dans des champs de blés qu’il associe à des objets "idéoloqiquement amorphes" comme moule à gâteaux, palette, croix ou les escargots…. Il en résulte une tension presque comique entre la forme d’un casque vert-de-gris et un escargot, dans le rapprochement de leur abstraction formelle de coquilles vides.
Travail analogue que l’on retrouve dans les années 60, dans les “peintures dithyrambiques “ où l’exagération de la plasticité conduit l’artiste à imposer aux objets préexistant une construction. Les objets peints, tente, hangar poteau électriques, casques, traces de pneu sortis de leur contexte, acquièrent de ce fait une qualité abstraite que Markus Lûpertz peint à la détrempe. Mais la peinture est fragile, trop montée, la détrempe empâtée craque et donne le sentiment imminent de la catastrophe. Un sentiment égal vous envahit devant certaines toiles, est-ce un souvenir ou certaines toiles comme "Congo" ont-elles fanées, blanchies ?
Les signes du théâtre
La sculpture serait née des oeuvres peintes, les personnages s’en seraient échappés. Que voit-on ? Un porteur de lance aux jambes trop courtes,marchant, couverts de peinture, des arlequins sur des sièges...des Mozarts clownesques pour des mises en scène de Cosi fan tutte ! Toutes ces statues seraient nées de Maillol, d’une soirée de beuverie dans les jardins des Tuileries sous la lune à Paris… dans le souvenir de Dian Verny et de Maillol. Aristide Maillol que Hitler collectionnait personellement et le professeur de Arno Brecker (le sculpteur du Reich, ndlr) , … Scupture de Dina Verny, reprise avec précision dans une des toiles des “motifs allemands” entre un cheval et un costume à grands carreaux avec écrit en rouge MAILLOL…Les sculptures de Marküs Lüpertz sont faites de boules énormes aglutinées, plus ou moins polies, l’une évoque aussi bien Hercule que l’autre ”Le doryphore* de Polyclète, mais le corps et le visage tuméfié, peint et grotesque… comme des nains de jardin ou des autoportraits de l’artiste !
“Je m’approche de la reproduction de la figure humaine principalement à travers des images. Chaque image possède un début artificiel. Car il n’ y a pas plus abstrait qu’une image peinte, sauf sa reproduction qui est encore plus plate. Mais ce n’est pas le peintre qui me stimule, c’est davantage la reproduction du tableau peint, sa disponibilité, Je (soit un point et une majuscule, soit virgule et bas de casse)Point+ Moi, je peux manipuler l’oeuvre d’art, la défigurer, l’éplucher? Une telle utilisabilité augmente la stimulation ludique et le degré d’abstraction.” ML
Le peintre ”porteur de lance” prend alors les habits précieux et théâtraux du poète du “Gran Hôtel Budapest”. Il se rêve élégant et dandy en pied-de-coq. Il revêt les parures à rayures noire et jaune du poète de la Mittel Europa d’avant 1933, et sur la scène de la vie déclame que la forme (l’abstraction) est le style (la figuration). Fier de ses poèmes auxquels il oeuvre tous les matins, il soigne sa prosodie comme ses vétêments. Ecouter parler Marküs Lüpertz de peinture, d’art entre conférences et rencontres, c’est écouter quelqu’un qui a “bel et bien beaucoup bossé”. Grand, il impose sa silhouette de l'acteur des Arts. Ses interviews sont préparés et écrits. La phrase est travaillée sans improvisation, articulée et juste. Markus Lüpertz se veut exemplaire, conscience morale de son époque. Il a été professeur et recteur des Beaux Arts de Düsseldorf. Il use de tous les artifices de la rhétorique et de la fable pour se faire comprendre et apparaître au public tel l’Artiste en son essence divine. Il a publié recueils de poèmes et manifestes picturaux. Il s’est essayé à la mise en scène de film, au décor d’opéra, à la musique. Mais cette volonté de faire style de tout, d’exagération de la plasticité, de jeu de références, d’un nombrilisme théâtral, n’en font-ils pas un Falstaff de la peinture ? L’artiste autoproclamé n’est-il plus qu’un Polichinelle ? Un histrion à la manière de Dali ou plus tragique, un Orson Welles faisant la danse de l’ours au son du cymbalum du Troisième Homme à la télévision américaine à la fin de sa vie ?
Et nous voici, devant la première oeuvre de Markus Lüpertz, des cercles bleus et rouges, emboîtés les uns dans les autres avec deux taches jaune violemment placées en diagonales à droite comme un bec. Avec l’humour et dérision le jeune Markus Lüpertz a donné le titre humoristique de “Donald Duck” à cette toile de 1962 qui évoque la contradiction du projet du jeune peintre pris entre constructivisme et bande dessinée. Et l’on revisite, mais cette fois dans l'ordre chronologique, toute l’exposition entre abstraction et narration, entre sérieux et grotesque, entre sacré et profane, entre devoir de mémoire et comedia dell’Arte, entre expressionnisme et classicisme, entre réussi et foutraque. L’abstraction virtuose et consciente de Markus Lüpertz serait-elle une forme cultivée et inconsciente de Pop Art ? Une forme de “painterly pop-art ”, de pop-art peint ?
Au mur on lit alors l’extrait d’un dialogue entre Michael Werner, son galeriste et Markus Lüpertz, l’artiste et le professeur, où transparaît toute la volonté et toutes les contradictions de l’artiste :
- “ La peinture peut-elle s’apprendre ?
- Non ! Sans l’infirmité congénitale, ça ne marche pas. Mais par un travail assidu on peut beaucoup obtenir et approcher, par ce qu’on fait soi-même, la grande peinture.”
Note :
- “ La peinture peut-elle s’apprendre ?
- Non ! Sans l’infirmité congénitale, ça ne marche pas. Mais par un travail assidu on peut beaucoup obtenir et approcher, par ce qu’on fait soi-même, la grande peinture.”
Erik Levesque
Note :
1 - Par un curieux hasard on publie en français, les Mémoires de Werner Lange "Les artistes en France sous l'Occupation" aux Editions du Rocher. Lieutenant de la Propagandastaffel à Paris entre 1940 et 44 chargé des artistes français, il raconte l’amitié profonde qui unissait Maillol et Brecker…
2 - Pour nos amis francophones, mais qui ne le savent pas forcément :
Le doryphore (ou porteur de lance) est une sculpture grecque de Polyclète (IVe siècle avant JC), canon de l’art classique.
En argot parisien, le doryphore est un soldat allemand mangeur de pommes de terre désigné par analogie avec un insecte à dos rayé noir et jaune qui mange les patates !
2 - Pour nos amis francophones, mais qui ne le savent pas forcément :
Le doryphore (ou porteur de lance) est une sculpture grecque de Polyclète (IVe siècle avant JC), canon de l’art classique.
En argot parisien, le doryphore est un soldat allemand mangeur de pommes de terre désigné par analogie avec un insecte à dos rayé noir et jaune qui mange les patates !