"La Lettre Secrète ?"
La Galerie de Buci, nous propose une exposition intitulée "La Lettre Secrète ?" présentée par Virginie Duval, avec des oeuvres de Aksouh, Irith Bloch, Ralph Cutillo, Michèle Destarac, Robert Helman, Karskaya, Sophie Lambert, Erik Levesque, Viera da Silva et Jan Voss.
L’exposition propose une réflexion sur la notion d’écriture en peinture par l’hypothèse mystérieuse qu’une lettre secrète se trouverait chiffrée dans les œuvres. Un point d’interrogation nous suggère même le carton d’invitation ? Nous pouvons imaginer la lettre secrète comme celle d’une lettre de l’alphabet qui serait cachée dans l’image, ou bien l’image jouerait des signes de la graphie de l’écriture, de celle d’une lettre secrète de quelques héros d’un roman oublié d’Hemingway. Ecrire et peindre en utilisant les mêmes moyens nous suggère le titre ? Ceux de l’écriture sacrée des scribes ; les hiéroglyphes ? écrire avec des dessins en un alphabet ou est-ce encore faire des idéogrammes un dessin pour un mot, pour un concept ? Ecrire et peindre en grec se disent d’un même mot « Graphein » dont nous avons tiré aussi bien le graphisme, les graffitis et autres calligraphies, les belles écritures. Ainsi un peintre écrit en assemblant des couleurs et des formes. Il dessine et désigne dans un même mouvement et cette exposition nous invite à nous interroger : la lettre secrète ne deviendrait-elle pas herbe folle ?
Du 27 Février au 28 Mars 2015
Galerie de Buci
73, rue de Seine
75005 Paris
Galerie de Buci
73, rue de Seine
75005 Paris
du Mardi au samedi de 11h à 19h
L’exposition propose une réflexion sur la notion d’écriture en peinture par l’hypothèse mystérieuse qu’une lettre secrète se trouverait chiffrée dans les œuvres. Un point d’interrogation nous suggère même le carton d’invitation ? Nous pouvons imaginer la lettre secrète comme celle d’une lettre de l’alphabet qui serait cachée dans l’image, ou bien l’image jouerait des signes de la graphie de l’écriture, de celle d’une lettre secrète de quelques héros d’un roman oublié d’Hemingway. Ecrire et peindre en utilisant les mêmes moyens nous suggère le titre ? Ceux de l’écriture sacrée des scribes ; les hiéroglyphes ? écrire avec des dessins en un alphabet ou est-ce encore faire des idéogrammes un dessin pour un mot, pour un concept ? Ecrire et peindre en grec se disent d’un même mot « Graphein » dont nous avons tiré aussi bien le graphisme, les graffitis et autres calligraphies, les belles écritures. Ainsi un peintre écrit en assemblant des couleurs et des formes. Il dessine et désigne dans un même mouvement et cette exposition nous invite à nous interroger : la lettre secrète ne deviendrait-elle pas herbe folle ?
Sophie Lambert (Paris, 1968) nous propose une bien étrange amphibologie bleue , où des écritures couvrent la toile comme des herbes folles ou des algues. La toile est coupée en deux par une zébrure de verts alternés d’ocre jetés. Les bleus s’enchevêtrent dans un entrelacs de dessins répétés et altérés d’où émergeant dans un rouge violine désaturé et éclaté des poissons muets. Surprenante figuration qui nous interpelle et nous rappelle que tout signe ouvre sur un autre signe.
Ralph Cutillo (New York, 1950 ) nous offre une série de toiles ou l’entrelacs pollockiens, se pense en un cube répété à l’infini en petits formats. Une grande toile nous donne les signes iconologiques de sa propre naissance italo-new-yorkaise, crucifixion, ange, crâne constituent les signes évidents d’une paraphrase byzantine déconstruite sous les coups de butoir des épigrammes d’Hemingway. Entre les deux mondes, parisien où il vit et le new-yorkais d’où il vient Ralph Cutillo écrit l’éclatement des entrelacs redoublant le chaos du monde pour en organiser le chaos même. Dire le chaos du monde, en être l’organisateur mais aussi le critique.
Vieira da Silva (Lisbonne 1908 - Paris 1992) Par une lettre autographe à la poète Cecilia Meireles écrite ou dessinée de son écriture hachée et répétée où se forme un étrange canevas écrit dans des espaces perspectifs aux multiples points de vues. Le dessin constitue une multitude de fils tendus qui s’imbriquent et se perdent dans des directions variées et infinies. Comme pour traduire l’immatériel de la lumière, des traits fins qui s’entrecroisent, vers le centre de l’œuvre, les traits se densifient vers le centre, comme un jeu entre la feuille et l’encre… qui tente de sauver l'indécidable...
Irith Bloch (Mulhouse, 1938) des œuvres de petites dimensions faites de fils, sont comme des évocations de l’écriture d’une Pénélope ou d’une Ariane. Des œuvres de fils qui semblent être des reliques sacrées sous verre qui tendent à travers le temps leurs liens. Fils sans filiation s’assemblent en autant de ligatures, méticuleuses, soigneuses, qui entoureraient le monde comme pour mieux le sauver ou pour mieux le soigner. Morceaux de coutures, nœuds gordiens, qui unit les fils à l’artiste, tendre araignée artiste qui tisse sa toile dans le souvenir et les sensations. L’entrelacs s'écrit comme un amas secret où vivent cachés les esprits bienfaisants et généreux de la maison.
Robert Helman (Galatz, 1910 - Paris, 1990). Une écriture rouge forme la racine d'un corail qui se détache vivement à la vue. Que signifie cette inscription de feu qui semble si symétrique comme un graffiti urbain? Evocation des forces de la terre qui nourrissent l'arbre de la vie ? Le rouge cramoisi ici s'oppose au marron de la terre où la racine prend vie et se nourrit sous le blanc cassé d'ocre. Le signe est-il écriture ? Le mot affleure presque autoritaire face à l'image et se recule, en un lent va et vient entre le signe et la lettre.
Bertil de Senarmont