1/ Pouvez vous décrire brièvement votre travail ?
Je peins la plupart du temps à l’huile sur des toiles de formats variés afin d’éviter l’ennui de la répétition, dans un souci constant de balance des couleurs en diversifiant formes, lignes, rythmes et matières, de la façon la plus libre possible sans dessin ni croquis préparatoires. Le mélange des couleurs se fait le plus souvent sur la toile. Chaque toile est pour moi une nouvelle aventure. Triste ou gai, le monde pour moi est couleurs. L’acte de peindre est chez moi essentiellement intuitif toujours en recherche du partage d’une émotion.
2/ Qu’est ce qui vous motive pour créer ?
C’est un besoin qu’il m’est difficile d’expliquer. C’est une urgence face à la vie, la conscience que j’en ai de sa fugacité. C’est selon mon état d’esprit et c’est aussi le plaisir que la crainte de peut-être ne pas pouvoir y arriver procure. Dès qu’une toile ne me pose plus de problèmes, elle perd pour moi de son intérêt et je dois passer à une autre.
3/ Pouvez vous nous parler de votre pratique au jour le jour ?
Chaque jour de la semaine je peins au moins quatre heures dans le silence de mon atelier. J’ai plusieurs toiles en cours d’exécution, que je reprends au gré de mes réflexions et de mes émotions. Je ne peux pas rester trop longtemps sans peindre et quand je ne peins pas je continue à peindre dans ma tête au risque même de perturber mon sommeil.
Les Rubans de la Vie 130 x130 cm |
4/ Depuis quand travaillez vous de cette manière ?
Je peins depuis trente ans. Pour moi il n’existe pas qu’une façon de peindre. Je peins sans contraintes et sans souci des modes. Je suis en exploration permanente, par contre je sais où je ne veux pas aller.
5/Quels sont les artistes qui vous ont le plus influencé ?
J’ai très certainement subi des influences de tous genres dont je n’ai pas une réelle conscience. Je me contenterai de citer quelques artistes que j’apprécie : De Vinci, Rembrandt, Vermeer, Titien,Soutine, Picasso, De Kooning, Bram Van Veld, Joan Mitchell, De Staël, Soulages, Marfaing, Hartung,Vieira Da Silva, Manessier, Fautrier, Basquiat.
Cadence 163 x195 cm |
6/Qu’est ce qui en dehors des arts visuels, fait évoluer votre pratique ?
La nature, mes lectures, mes rencontres, l’actualité, la musique.
7/Comment souhaitez vous que le public reçoive votre travail ?
Mon intention n’est pas de choquer. La violence, la souffrance et l’injustice sont déjà bien assez présentes dans la société,. Je n’ai pas envie de hurler pour me faire entendre. Par ma modeste contribution j’espère apporter à quelques uns un peu d’apaisement et de calme. La beauté est aussi dans l’âme de celui qui regarde.
8 /Qu’est ce que vous avez vu récemment qui vous ait marqué ?
Un lever de soleil dans la brume laqué de rose et de gris bleu sur le canal de Bourgogne, un coucher de soleil sur les tours de la Défense, le regard d’un enfant dans le métro, les pleurs d’une femme à la télévision.
9/Qu’est ce qui vous passionne actuellement ?
De tout temps mes passions sont les mêmes, la peinture, la lecture, la musique, la nature, la vie. C’est aussi me rendre utile au sein d’un collectif d’artistes.
10/Dans quel sens selon vous doit évoluer l’art abstrait ?
En tant que vue de l’esprit l’Art Abstrait évolue avec la société. Ma crainte est que sa représentation devienne purement virtuelle l’ordinateur prenant le pouvoir. Selon mon sentiment, notre société en perte de repères va devoir retrouver des fondamentaux. Pour moi rien ne remplacera jamais, toiles et pinceaux afin non seulement de donner à voir mais aussi à toucher et à sentir en direct. La science repousse en permanence nos limites. Maintenant nous arrivons a capturer les images du cerveau. Allons-nous nous restreindre aux formes engendrées et retenues par les machines capables d’explorer notre cerveau ?
Commentaire
Le seul, à mon sens, à avoir été original, c’est l’homme des cavernes. Pour ma part, je ne cherche pas à être originale. Je pense à mon travail, me remets en question, avec le souci de comment le rendre meilleur? Ce n’est déjà pas si facile ! Douter n’est pas refuser la vérité c’est la chercher.
Peindre est mon langage, il raconte plus sûrement qui je suis que mes mots ne sauraient le dire.
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